La marge d’intermédiation bancaire, appelée également marge d’intérêt représente un des plus gros postes contributeurs dans le produit net bancaire des banques , et constitue un élément capital dans l’analyse financière d’une banque .
Elle est le résultat de l’activité classique d’une banque à savoir collecter des ressources ( Passif ) principalement des dépôts et d’autre part distribuer des crédits bancaires à l’économie .
En % du produit net bancaire, cette marge d’intérêt va dépendre de la zone géographique de la banque. En effet dans les pays développés la marge d’intermédiation est plus réduite au profit d’autres sources de revenus notamment : le résultat d’activité de gestion d’actifs et de fortune, les activités de marchés, le private equity, le conseil ….
En revanche dans les pays émergents et en voie de développement, la marge d’intermédiation bancaire a un poids plus prépondérant compte tenu du faible degré de développement de leurs marchés financiers.
Comment calcule t-on la marge d’intermédiation d’une banque ?
La marge d’intermédiation bancaire se calcule par la formule suivante :
Marge d’intermédiation bancaire (A)= Intérêts reçus (B) – Intérêts payés (C)
En détails :
(B) Les intérêts reçus: comportent l’ensemble des intérêts qu’encaisse la banque, et qui sont issus de son actif . Il s’agit majoritairement des intérêts reçus en contrepartie des crédits qu’elle accorde à l’économie ( crédits à la consommation , crédits immobiliers, crédits d’investissements, crédits de trésorerie …). Dans cette rubrique d’autres intérêts peuvent êtres comptabilisés notamment : les intérêts liées aux opérations interbancaires ( prêts entres banques) , les intérêts liés aux opérations de location financement ( opérations de crédits- bail), les intérêts des opérations sur titres ( les coupons reçus des titres d’investissements)…
(C) Les intérêts versés : comportent l’ensemble des intérêts que décaisse la banque dans ses opérations du passif ou autrement dit liés à son refinancement courant . Il s’agit principalement des intérêts qu’elle paye quand des ménages, entreprises ou autres déposent de l’argent dans des comptes d’épargne, ainsi que les intérêts payés par la banque quand elle sort sur le marché obligataire pour se financer, les intérêts interbancaires ….
Qu’est ce qui influence la marge d’intermédiation bancaire?
La marge d’intermédiation bancaire exprimée en valeur peut être décortiquée en prenant en compte plusieurs éléments notamment :
- Les taux débiteurs : Il s’agit du taux auquel la banque donne ses crédits. Plus il est élevé, plus les intérêts recus sont élevés et mieux c’est profitable pour la banque notamment pour les crédits à long terme si la banque continue à maintenir un coût de refinancement maîtrisé.
- Le coût de refinancement de la banque : Il s’agit du cout moyen de financement de la banque notamment (le taux directeur, le taux d’intérêt payés sur les comptes d’épargne…) . Plus ce taux est bas , mieux c’est pour la profitabilité de la banque.
- Les volumes de crédits : La production de crédits que distribue la banque à l’économie, ainsi que les financements qu’elle accorde aux états en achetant leurs bons du trésor . Cette production dépend de plusieurs facteurs notamment ( le niveau des taux, la politique de risque de la banque, le cycle économique, le degré de développement du pays..)
Compte tenu de cette multitude de facteurs, les banques veillent ainsi à maintenir un spread (écart entre la rentabilité de l’actif et le coût refinancement) plus élevé possible , ce qui lui permettra de garder une marge de manœuvre pour couvrir ses principales charges bancaires notamment la masse salariale et l’amortissement de ses coûts IT qui sont les principales charges d’une banque et de ainsi de faire baisser son coefficient d’exploitation.
Par ailleurs une marge d’intermédiation bancaire élevée, permet aussi de générer des recettes élevées pour couvrir l’éventualité d’une hausse du coût du risque sur certains clients risqués.
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